Gennaro TOSCANO
Aubin-Louis Millin et la Calabre médiévale: les monuments funéraires de Mileto, Tropea et Gerace
L’archéologue et historien de l’art francais Aubin-Louis Millin (1759-1818) gagna l’Italie à l’automne 1811 et, pendant près de deux ans, sillonna le pays.1 Son itinéraire fot planifié avec un soin presque obsessionnel, notamment gràce aux informations que lui fournirent ses correspondants dispersés dans les diffé- rentes villes et régions d’Italie.
Plus qu’un voyage de formation dans la tradition du Grand Tour - l’archéologue avait 52 ans ! -, son périple fut avant tout un voyage officiel, une mission d’‘inspection patrimoniale’ effectuée pour le compte du gouvernement fran?ais dans des territoires qui étaient devenus depuis quelques années propriétés de l’empire napoléonien.
L’érudit avait deux objectifs principaux: étudier et documenter les nombreux ‘monuments inédits’, avec l’idée de publier un nouveau voyage pittoresque de la péninsule; vérifier attentivement leurs conditions de conservation afin de signaler aux autorités compétentes tous les cas nécessitant une intervention de restauration.
Avec ce voyage, Millin révolutionna les habitudes du Grand Tour. Son attention se porta non seulement sur les monuments antiques mais aussi sur ceux du Moyen Age, de la Renaissance et de la période baroque, et à la différence de ses prédécesseurs il sut s’éloigner des sentiers battus et s’aventurer dans les régions les plus reculées, et donc inexplorées, du Royaume de Naples, tels la Calabre, la Basilicate, le Molise et les Abruzzes.
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